Linguistique juridique 3e édition PDF download
Le langage du droit suscite depuis longtemps un vif intérêt. Cependant, la linguistique juridique ne figure pas dans la nomenclature des branches du savoir. On pourrait admettre que l’étude du langage du droit mérite d’être approfondie sous le nom de linguistique juridique.
Caractère Linguistique
Le nom indique le double caractère de l’étude. L’étude est linguistique en ce qu’elle a pour objet tous les moyens linguistiques qu’utilise le droit et pour projet de les considérer sous leurs rapports linguistiques pertinents. La linguistique juridique examine les signes linguistiques que le droit emploie, comme les mots en termes de sens et de forme, et les énoncés produits par le droit, tels que les phrases et les textes, en termes de fonction, de structure, de style, de présentation, etc.
Une telle étude a la vocation naturelle d’être pleinement linguistique et purement linguistique. Dans une perspective plus large, on pourrait se demander si le droit lui-même n’est pas un langage. On pourrait aussi porter attention aux signes non linguistiques utilisés par le droit, comme la signalisation routière, les signes vestimentaires, les bornes, etc.
Caractère Juridique
L’étude est aussi juridique. Elle l’est non seulement parce que le langage observé est celui du droit (discours et énoncés du droit, normes, décisions, conventions, déclarations, négociations, avis, rapports, enseignement), mais aussi parce que, juridique ou commun, le langage est parfois l’objet d’une règle de droit. Par exemple, la loi peut exiger l’enseignement d’une langue, exclure l’usage d’une langue ou exiger l’emploi de certains mots dans une langue.
Plus généralement, l’étude est juridique par toutes les actions juridiques qui s’exercent sur la langue. La loi nomme les contrats, les délits, les biens, les dettes, etc. Elle consacre, dans un emploi nouveau, un terme de la langue usuelle. La jurisprudence et la doctrine y contribuent. La pratique notariale élabore ses formules. La linguistique est ici juridique à cause de l’imprégnation du langage par le droit. Elle a pour objet les interactions du langage et du droit, c’est-à-dire l’action du droit sur le langage et celle du langage dans le droit.
Conclusion
Il est essentiel de comprendre que l’étude linguistique du langage du droit conduit nécessairement à l’étude juridique du droit du langage. Saisir le langage du droit comme un fait linguistique mène à le saisir également comme un objet de norme juridique. Le langage marqué par le droit est comme une monnaie frappée à l’effigie de celui qui l’émet. Ainsi, la linguistique juridique comprend à la fois l’étude du langage du droit et celle du droit du langage. Le premier volet de l’étude sera l’objet principal de cet ouvrage, avec des éléments de droit linguistique limités à quelques annotations.
Ces propositions reposent sur deux hypothèses : qu’il existe un langage du droit et que son étude mérite d’être élaborée comme une application de la linguistique au droit. Ce sont deux hypothèses à vérifier.
Format:PDF
Size: 250,97 MB
Pages: 456 p.
Edition:3e édition
Date:2005
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Linguistique juridique 3e édition
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